Cela faisait quelque temps que çà me démangeait, et finalement, j’ai craqué : j’ai acquis le récepteur GPS Sony CS1-KASP…
Qu’est ce que c’est ?
Toutes les 15 secondes ce petit module gros comme 3 piles AA (et qui fonctionne d’ailleurs avec 1 pile AA) va récupérer 1 trame GPS, au format NMEA (qui contient l’heure de capture et la latitude/longitude).
Il coûte environ 90 euros aux USA, 150 en France ; j’ai eu la chance d’avoir pu me le faire rapporter (il a été commandé du coup sur B&H Photo Video) il y a 1 mois.
L’appareil ne possède pas d’affichage numérique, aussi on en peut que le mettre en route et observer qu’il est en exploration de satellites (clignotements verts rapprochés) en saisie (clignotements verts non rapprochés) en manque de batterie (clignotements rouges rapprochés) ou encore que sa mémoire est pleine (clignotement orange je crois…, mais çà ne m’est jamais arrivé encore !)
Ensuite, en le branchant sur votre ordinateur (en USB) vous pouvez récupérer des fichiers textes, au format NMEA donc, reprenant l’ensemble de votre parcours.(enfin, tous les points capturés à intervalle de 15 secondes pendant que l’appareil était en marche et avait de la réception GPS…)
La mémoire interne est de 31mo (çà suffit très largement pour stocker des trames au format texte ! et l’autonomie sur une pile est d’à peu près 10h (un peu moins avec les piles rechargeables)
A quoi çà sert ?
Et bien Sony met en avant la possibilité de confronter ces trames GPS à vos photos (à condition bien sûr que votre appareil soit à l’heure !!!) : vous avez des points horodatés, des photos horodatés : le couple idéal pour géolocaliser vos photos !
Mais on peut aller plus loin en convertissant les fichiers log en fichiers KML (format de traçage utilisé par Google Earth, permettant de situer votre parcours ainsi que vos photos sur la mappemonde de Google Earth)
Ou alors, on peut même retirer plein d’infos sur son parcours comme : temps de parcours, vitesse moyenne, min, max (lors d’un jogging ou d’une balade en vélo, etc…), bref tout ce que l’on peut imaginer à partir d’un point horodaté !
Qu’y a t il de fourni avec ?
des accessoires pour l’accrocher sur un vélo, un sac à dos…
un cd rom aussi, avec des logiciels propriétaires de Sony pour Windows, pour les avoir essayés une fois, ils fonctionnent plutôt bien (ils permettent de reconnaître le module branché en USB, de choisir les photos à lui associer et de modifier les tags EXIF des photos pour y incorporer longitude et latitude)
Fonctionne – il sous Linux ?
Oui, j’utilise Ubuntu 8.4 (Hardy Heron), et en branchant l’appareil en USB, Dolphin (explorateur de fichiers sous KDE) se lance tout seul et m’affiche le montage du module : on obtient une liste de fichiers logs; que l’on ouvre avec n’importe quel éditeur texte pour contempler (!) les trames NMEA; çà donne çà :
@Sonygps/ver1.0/wgs-84
$GPGGA,064509,4852.5872,N,00213.9426,E,1,04,02.8,00057.1,M,047.6,M,,*4E
$GPGSA,A,3,02,04,13,27,,,,,,,,,04.9,02.8,03.9*0E
$GPGSV,2,1,07,07,40,157,00,08,12,181,00,13,82,046,50,25,,,41*43
$GPGSV,2,2,07,04,61,243,52,02,41,298,52,27,38,166,45,,,,*42
$GPRMC,064509,A,4852.5872,N,00213.9426,E,000.0,000.0,230708,,,A*7A
$GPVTG,000.0,T,,M,000.0,N,000.0,K,A*0D
$GPGGA,064524,4852.5872,N,00213.9443,E,1,04,02.8,00045.2,M,047.6,M,,*42
$GPGSA,A,3,02,04,13,27,,,,,,,,,04.9,02.8,04.0*00
$GPGSV,3,1,11,02,41,298,53,04,61,243,52,07,40,157,00,08,12,181,00*7B
$GPGSV,3,2,11,10,08,289,00,13,82,046,51,16,08,053,00,20,14,108,00*7B
$GPGSV,3,3,11,27,38,166,42,29,00,347,00,25,,,41,,,,*79
$GPRMC,064524,A,4852.5872,N,00213.9443,E,000.0,000.0,230708,,,A*76
$GPVTG,000.0,T,,M,000.0,N,000.0,K,A*0D
$GPGGA,064539,4852.5845,N,00213.9444,E,1,05,02.4,00039.1,M,047.6,M,,*48
$GPGSA,A,3,02,04,13,25,27,,,,,,,,04.6,02.4,03.9*0A
$GPGSV,3,1,12,02,41,298,53,04,61,243,51,07,40,157,00,08,12,181,00*7B
$GPGSV,3,2,12,10,09,289,00,13,82,046,50,16,08,052,00,20,14,108,00*79
$GPGSV,3,3,12,25,55,130,35,27,38,166,36,29,00,347,00,26,,,00*4C
$GPRMC,064539,A,4852.5845,N,00213.9444,E,000.0,000.0,230708,,,A*79
$GPVTG,000.0,T,,M,000.0,N,000.0,K,A*0D
Je vois d’ici les mauvaises langues dire « ah oui mais ce format n’est pas le format le plus répandu, peu de logiciels (libres en l’occurrence) le comprenne »
C’est sans compter sur GPSBabel, logiciel libre multi plateformes qui permet de transformer ces trames NMEA en GPX par exemple, format ouvert beaucoup plus répandu, en XML cette fois ci…(ou une des dizaines d’autres formats de géolocalisation que comprend GPSBabel).
Pour l’installer sous Ubuntu (ou Debian) un simple :
%>sudo apt-get install gpsbabel
devrait suffir…
une fois la ligne de commande suivante saisie :
%>gpsbabel -i nmea -f WG20080723064509.log -o gpx -F test.gpx
Vous aurez converti le fichier provenant de votre GPS CS1 au format NMEA en fichier au format GPX, ce qui donne çà :
<?xml version="1.0" encoding="UTF-8"?>
<gpx
version="1.0"
creator="GPSBabel - http://www.gpsbabel.org"
xmlns:xsi="http://www.w3.org/2001/XMLSchema-instance"
xmlns="http://www.topografix.com/GPX/1/0"
xsi:schemaLocation="http://www.topografix.com/GPX/1/0 http://www.topografix.com/GPX/1/0/gpx.xsd">
<time>2008-07-23T20:44:09Z</time>
<bounds minlat="48.876360000" minlon="2.232348333" maxlat="48.891765000" maxlon="2.239443333"/>
<trk>
<trkseg>
<trkpt lat="48.876453333" lon="2.232376667">
<ele>57.100000</ele>
<time>2008-07-23T06:45:09Z</time>
<course>0.000000</course>
<speed>0.000000</speed>
<fix>3d</fix>
<sat>4</sat>
<hdop>2.800000</hdop>
<vdop>3.900000</vdop>
<pdop>4.900000</pdop>
</trkpt>
<trkpt lat="48.876453333" lon="2.232405000">
<ele>45.200000</ele>
<time>2008-07-23T06:45:24Z</time>
<course>0.000000</course>
<speed>0.000000</speed>
<fix>3d</fix>
<sat>4</sat>
<hdop>2.800000</hdop>
<vdop>4.000000</vdop>
<pdop>4.900000</pdop>
</trkpt>
<trkpt lat="48.876408333" lon="2.232406667">
<ele>39.100000</ele>
<time>2008-07-23T06:45:39Z</time>
<course>0.000000</course>
<speed>0.000000</speed>
<fix>3d</fix>
<sat>5</sat>
<hdop>2.400000</hdop>
<vdop>3.900000</vdop>
<pdop>4.600000</pdop>
</trkpt>
</trkseg>
</trk>
</gpx>
Quel est l’intérêt de convertir en GPX ? Comment utiliser le GPS CS1KASP sous Linux ?
et bien tout simplement de pouvoir associer les coordonnées de ce fichier à votre collection de photos sous Digikam (gestionnaire de photos sous KDE).
Dans Digikam, sélectionnez vos photos, puis Image -> Géolocalisation ->Corrélation
Renseignez votre fichier au format GPX (et si besoin est, selon le fuseau horaire de votre appareil photo, modifier les paramètres de la corrélation de plusieurs heures avant ou après)
Vos photos sont désormais géo tagguées !
Alors pour en voir le résultat, pourquoi ne pas exporter le tout en KML pour vois s’afficher vos photos sur Google Earth ?
Ouvrez votre fichier KML avec GoogleEarth, et appréciez le résultat !
Ainsi, nul besoin d’utiliser Windows pour associer les coordonnées obtenues par le GPS CS1 à vos photos !
Conclusion
Cela fait seulement 1 mois que je l’ai acheté, aussi j’ai quand même remarqué, au niveau des points faibles, une réception parfois difficile; et une autonomie un peu plus faible avec les piles rechargeables…
Par contre, son montage sous Linux s’est révélé sans accro (ceci dit j’ai lu que sous Mac OSX c’était autre chose…) et les logiciels GPSBabel et Digikam sont très bien adaptés pour exploiter ses trames !
Aujourd’hui j’écris un logiciel en Ruby pour pouvoir retirer des informations statistiques sur ces trames, le projet n’est pas encore avancé, mais vous pouvez quand même jeter un coup d’oeil aux sources de GPXTools.
En tout cas, rien que pour l’utilisation principale (géotagguer ses photos) je conseille l’achat de cet appareil (sans concurrent pour l’instant d’ailleurs) rien que pour avoir le plaisir dans quelques années de pouvoir retrouver facilement sur une carte l’exacte position (à 10 mètres près, GPS oblige) de vos prises de photos !